CSG : mauvaise nouvelle pour les retraités aux revenus supérieurs à ces seuils
Près de 6 millions de retraités sont ciblés par une mesure d'économie budgétaire. Voici qui est concerné.
En raison d'un coût avoisinant les 350 milliards d'euros annuels pour l'État, les retraites sont actuellement ciblées par la politique gouvernemental visant à réduire le déficit public. Néanmoins, jusqu'à maintenant, les retraités n'ont pas subi d'impact de ces mesures d'austérité, tous les projets les concernant ayant été annulés suite à la censure de l'ancien gouvernement Barnier.
Mais ce sursis devrait bientôt prendre fin. Le gouvernement de François Bayrou travaille en effet depuis plusieurs semaines sur le futur budget 2026. Le texte devrait prévoir un grand nombre de réductions de dépenses ainsi que de nouvelles recettes. Plusieurs de ces mesures devraient viser directement les retraités.
Parmi les projets en discussion, on trouve la suppression de la déduction fiscale de 10 % dont bénéficient automatiquement les pensionnés lors du calcul de leur impôt sur le revenu. Néanmoins, l'exécutif hésite à mettre en œuvre une mesure qui mécontenterait les 8,4 millions de retraités bénéficiant d'une baisse d'impôt grâce à ce dispositif. En revanche, un autre projet est actuellement à l'étude, avec moins de controverses. Il repose sur une augmentation de la CSG (contribution sociale généralisée).
À l'heure actuelle, le taux normal de CSG appliqué aux pensions de retraite est fixé à 8,3 %, avec des taux réduits ou nul pour les retraités aux revenus modestes. Ce pourcentage est inférieur à celui appliqué aux salaires ou aux revenus du patrimoine, qui sont imposés à 9,2 %. Deux organisations patronales, le Medef et la CPME (Confédération des petites et moyennes entreprises), ont récemment proposé au gouvernement d'aligner le taux de CSG des retraités sur celui des salariés. Une hypothèse qui ne soulève pas d'opposition syndicale à ce jour.
Cette mesure, si elle était adoptée par l'exécutif, concernerait les retraités dont les pensions sont soumises au taux normal de CSG à 8,3 %, soit environ 30 % d'entre eux. Environ 5,5 millions de pensionnés supporteraient ainsi le coût de cette hausse. Pour un couple de retraités percevant 4 000 € de retraites par mois, l'augmentation de leur taux de CSG entraînerait, par exemple, une diminution de 432 € de leurs pensions annuelles nettes. La mesure toucherait les pensionnés dont le revenu fiscal de référence figurant sur leur dernier avis d'imposition est supérieur à 26 004 € pour un retraité vivant seul et 39 886 € pour un couple.
Certes, cette hausse de la CSG pour 30 % des retraités n'est, à ce jour, qu'une option envisagée par le gouvernement. Elle apparaît néanmoins comme l'une des plus probables parmi le panel de mesures susceptibles de figurer dans le projet de loi de finances pour 2026 présenté au mois de septembre en Conseil des ministres.