"Hors de contrôle" : les virements des retraites pourraient ne plus être assurés à cette date, selon la Cour des comptes
C'est une perspective que les retraités peinent à imaginer. Pourtant, un récent rapport de la Cour des comptes envisage sérieusement cette hypothèse : le versement des prestations sociales, dont les virements des retraites, pourraient bientôt ne plus être assuré correctement. Voici quand et pourquoi.
Comme chacun sait, le système de Sécurité sociale français doit faire face à une dette colossale. Chaque année, il affiche un déficit dont le montant devrait atteindre 22 milliards d'euros cette année, d'après les estimations de la Cour des comptes. Un phénomène que les politiques publiques ne parviennent pas à résorber, les magistrats financiers prévoyant même une hausse du déficit annuel dans les années à venir en tenant compte des trajectoires budgétaires actuelles.
Cette accumulation des déficits annuels accélère la hausse de l'endettement issu de la Sécurité sociale. Jusqu'à maintenant, la Cades (caisse d'amortissement de la dette sociale) prenait en charge la nouvelle dette crée par le déficit social. Mais depuis l'an dernier, la caisse est arrivée au maximum de la dette qu'elle pouvait financer en empruntant.
Le cumul des déficits pèsera dorénavant de plus en plus sur l'Acoss, l'Agence centrale des organismes de sécurité sociale. Or, cet organisme n'a pas vocation à gérer la dette à moyen terme mais la trésorerie à court terme des caisses de Sécurité sociale. C'est cette agence qui pilote la collecte des cotisations et leur redistribution destinées à garantir le financement du modèle social français.
L'Acoss se finance sur un marché dont la taille pourrait rapidement s'avérer insuffisante pour faire face au volume d'emprunt généré par les dépenses sociales. Ce qui, concrètement, devrait se traduire par une crise de liquidité selon la Cour des comptes. D'après elle, un risque de défaut de paiement pourrait se matérialiser dès 2027, avec des versements de prestations qui pourraient dès lors ne plus être assurés. Les assurés sociaux et les retraités pourraient ainsi être les premières victimes d'une trajectoire budgétaire que la Cour des comptes considère, selon ses termes, "hors de contrôle".
C'est dans ce contexte que, d'ici la mi-juillet, le gouvernement doit présenter un plan visant à trouver 40 milliards d'euros d'économie afin de réduire le déficit public. Plusieurs mesures sont actuellement évoquées, telle que la création d'une TVA sociale, la suppression de niches fiscales ou des économies opérées dans la fonction publique.